MTL Esprit Triathlon 2015

texte : Collaboration - photo : Gophrette Power

 

Nage 1.5km : 00:26:02.1 - 1:44/100m - TC 26/119 - CAT 14/67

Gophrette Power : Ça y est on y est, c'est mon dernier chalenge sportif de la saison. Le Montréal Esprit Triathlon, distance Olympique dans la catégorie Équipe Mixte. Cette fois-ci je me contente uniquement de la nage, car j'ai toujours pas de vélo et je cours toujours comme une patate. La température de l'eau étant élevée, le port du wetsuit n'est pas obligatoire. Mais je veux absolument savoir où j'en suis par rapport à mes 00:25:58.3 effectuées au IM 5i50 MT en juin dernier (avec wetsuit) et mes 00:29:52.3 au TriMemphré en juillet dernier (sans wetsuit). Je suis parti comme une bombe, cadence sprint, respirations aux deux coups de bras. Je me souviens d'être légèrement passé par dessus deux ou trois concurrents au moment de la grande mêlée du départ. J'ai vu par deux fois cette année de très très près à quoi ressemblait le départ Pro au IM 70.3 MT et IM 140.6 MT. Cette fois-ci c'était à mon tour de pousser la machine au maximum. Arrivé à la premier bouée jaune (750m) je regarde ma montre. Elle indique un pace de 1:32/100m que j'aurais parcouru en 11mns... FUCK, je suis assez surpris de lire ça. Je replonge la tête dans l'eau et tente de garder ce rythme. Et là, je vois brièvement sur ma droite une nageuse en bikini fluo deux pièces me dépasser comme une fusée. Je tente de rester dans son sillage mais rien n'y fait. Impossible de nager aussi vite malgré ma combinaison. Il me manque clairement ce que l'on appelle "muscle" dans les bras. C'est la seule personne que j'ai vu me dépasser durant toute ma nage. Par contre moi aussi j'ai rattrapé plusieurs adversaires, bon ok, de la catégorie précédente (Olympique Homme 50+) mais aussi de ma catégorie (Olympique Relais). Mais l'âge, ni le sexe n'a pas d'importance dans cette dernière catégorie. Ce qui compte c'est le temps à la fin. C'est à ça que je n'arrête pas de penser sur les derniers 500m. Que je ne suis pas seul sur ce coup et qu'aujourd'hui c'est juste un 1.5km que je dois effectuer. Je me mets à battre des pieds plus énergiquement. Je reprends une cadence sprint, respiration aux deux coups. J'allonge le plus possible à chaque poussée. On y voit absolument rien là-dedans. c'est seulement une fois la face dans les pieds de quelqu'un que l'on le voit. Je slalome une bonne dizaine de fois. Je ne regarde plus en avant de moi. Je me repère sur le bâtiment gris sur ma gauche. J'ai les épaules qui chauffent et chacune de mes respirations doivent ressembler à un éternuement de Chewbacca. JIZ... Ça y est, je viens de sentir la boue au fond du bassin avec ma main. Allez, encore trois/quatre coups de bras et va falloir courir comme un malade pour rejoindre la zone de transition. Je me lève, je cours et je glisse dans l'escalier en fer. Mais pourquoi l'organisation ne fait pas l'inverse. Faire passer le public dessus au lieu des participants... Bref, ça doit être tout un débat cette affaire là. Comme au repérage quelques heures auparavant. je cours vers les arbres et tourne à droite. Alain m'attend entre le rang 10 et 11. Je cours. Je vois rien car j'ai toujours mes lunettes de bain sur les yeux osti... Je les retire. Mon wet-suit me compresse les poumons et je n'arrive pas à respirer. Je cherche le cordon dans mon dos pour l'ouvrir mais je ne le trouve pas. Je regarde les numéros sur les rangs... 10. Je vois Alain. Je retrousse ma combinaison qui recouvre la puce électronique accrochée sur ma cheville gauche. À ce moment, je perçois ce petit objet comme la chose la plus précieuse au monde. Je la détache et la lui tends. Je m'éloigne pour m'assoir au sol sans gêner les autres concurrents et regarde Alain partir à petites foulées poussant son vélo par la selle. Je regarde ma montre, elle indique 26:01 à un rythme de 1:39/100m. (Sportstats indique 26:02 1:44/100m) JIZ'... J'aurais pu faire beaucoup mieux me semble. Je suis essoufflé. Pas sûr d'avoir fait ma job sur ce coup.


Vélo 40km : 00:56:28.6 - 42.5km/h - TC 7/119 - CAT 2/67

Alain Lafleur : Ce matin, je suis spectateur de ma discipline habituelle en raison d'une blessure au mollet. Heureusement, j'ai trouvé une équipe avec laquelle je vais participer à l'épreuve du triathlon olympique à relais. Après avoir salué et félicité mes compétiteurs habituels, je débute mon échauffement au trainer dans le stationnement boueux au CGV. J'ouvre la valise de la fourgonnette pour me mettre à l'abri de fortes averses. Je quitte mon abri de fortune pour me rendre à mon départ. Lors du passage du relais, je fais bien attention de ne pas raviver la blessure qui ne s'active qu'à la course à pied et m'épargne au vélo peu importe le niveau d'intensité. L'embarquement se passe bien malgré l'absence de pratique depuis 2 mois et demi et je choisis de dépasser la ligne d'embarquement de plusieurs pieds afin d'être à l'avant de compétiteurs moins expérimentés. Je suis à l'avant de ce petit groupe afin de négocier les chicanes précédant l'entrée sur le circuit. Avec la pluie, je me rends compte que je ne suis pas à l'aise dans les virages, d'autant plus que je n'ai fait que du home trainer depuis le 18 mai, date de mon accident de la route. Au second tour, la crainte s'est dissipée. Je demeure prudent dans les virages et j'attaque les lignes droites. Je vis cette course comme un jeu vidéo, dépassant certains concurrents au double de la vitesse, ceux-ci étant un volant d'une bicyclette digne du Mile End (Dieu seul sait à quel point j'aime rire de ce quartier que j'adore). N'ayant pas d'ordinateur de bord ni de montre, je roule au feeling et sans indication de wattage. Je me doute bien de ma vitesse. Mes élans sont parfois freinés par des lignes de cyclistes devant moi. Un détail technique me cause des ennuis: ma visière s'embue et je dois la nettoyer à chaque tour afin de voir le mieux possible devant moi. Je profite des obstructions pour faire le point. Je calcule mes tours avec concentration. À deux tours de la fin, je donne tout ce que le peux. Les dépassements sont réellement dangereux et je zigzague de  plus en plus. Ayant une petite frayeur, je décide de m'assurer de rejoindre la zone de transition, non sans douter du nombre de tours effectués. Heureusement, le tableau me confirme la distance complétée. Je descends doucement du vélo, me concentrant uniquement sur la foulée afin de ne pas me blesser. Je vois Carole Marti et je lui passe le relais. Je crois avoir fait une bonne course, mais j'ai tout de même le sentiment de ne pas avoir poussé mes limites. Sans doute, je me gardais des réserves pour la course... Merci à mes co-équipiers! Et à une prochaine fois j'espère...


Course à Pied : 10km 00:45:57.9 - 4:35min/km - TC 11/119 - CAT 2/67

Carole Marti : Le 10K du triathlon de Montréal n'était pas du tout au programme. Gophre avait monté une équipe avec des amis du Team iBike durant l'hiver. Mais au moment venu, le cycliste était en Europe pour des compétitions et le coureur blessé. Lorsqu'il me fait part de l'abandon de ce dernier, on est déjà le 22 aout et moi je suis en pleine préparation de mon marathon (Portland le 4 octobre). Sentant sa déception je lui dit que c'est moi qui vais faire la course. Bart, mon coach, organise mon programme du marathon en conséquence, avec une longue course de 25K le vendredi et off le samedi. J'arrive donc le matin du triathlon avec une grosse semaine d'entrainement, pas loin de 60K. Je rencontre Alain, notre cycliste pour la première fois. En nous dirigeant vers la zone de transition, je lui demande en combien il compte faire son vélo, pour que je m'échauffe en conséquence... Il me répond "assurément en moins d'une heure". Je savais qu'il était très fort mais à ce moment là je me dit que j'ai pas intérêt de courir comme une patate. Je m'échauffe tranquillement, 20 minutes, comme Bart à dit, prend un fruit 3, puis j'attends Alain à l'endroit convenu. Tel que prévu il arrive en moins d'une heure. Je prends la puce et je commence à courir en même temps que la pluie a décidé de reprendre de plus belle. Les premiers kilomètres le long du Saint-Laurent sont "dégeu", dans la pluie et la boue, beaucoup de boue. Je cours en zigzag pour éviter les plus grosses flaques d'eau, je pense à mes pieds abimés par la course à pied et je me dis que ça ne va pas les arranger toute cette eau. Une fois de retour sur l'asphalte ça va beaucoup mieux. Je ne me suis pas mis de temps ou de pace à respecter car avec ma semaine dans les pattes je ne sais pas trop de quoi je suis capable. Je suis super concentrée, je ne vois pas trop ce qu'il se passe autour de moi. J'ai fait plusieurs fois ce triathlon, je me dit que ce parcours est "plate" car il y a de très longues lignes droites qui semblent interminables. Je double beaucoup de monde, finalement peu de gens me doublent... juste quelques gars et une fille en jaune fluo. J'essaie d'aller le plus vite possible, je respire fort, je suis à ma limite, ça fait mal. Les jambes vont bien malgré tout, j'essaie de rester au même pace mais dans les longues lignes droites je ralentis un peu sans le vouloir, c'est un peu ennuyant il n'y a rien ni personne et pas de musique. Finalement, je sprinte à la fin, Mario (encore en wetsuit) me crie que c'est presque fini et me donne le boost final. Je finis en 45:57 avec un pace de 4:35. Je suis super contente, je n'aurais pas cru faire ce temps là et je suis très fière de moi d'être dans les 45 minutes ishhh... Très contente d'avoir fait ce triathlon en équipe, super ambiance avec la gang des Bart Coaching et de très belles rencontres. Ce chrono me donne beaucoup d'assurance pour mon marathon.


TOTAL : 02:12:28.9 - TC 11/119 - CAT 2/67

Waoo... Deuxième place distance "Olympique" dans la catégorie "Équipe Mixte" (...mais pas de podium officiel). Merci à vous deux pour avoir placé cette équipe à ce niveau. J'ai encore beaucoup de travail à effectuer mais vous m'avez juste motivé encore plus !!!