#sayYEStoSOCALtour 2017 part.I

texte/photo : Gophrette Power


Nous sortons du temps des fêtes et Montréal est recouvert de neige. Notre routine quotidienne se rythme entres les séances de gym chez Kinactif, de course à pied avec La RunSquad et les sessions de natation avec SwimSmooth. Nous sommes en forme et tout va pour le mieux. Mais les courtes journées hivernales ne nous fournissent pas assez rayons UVB et l’appel du voyage commence à se faire ressentir. Trois mois se sont écoulés depuis notre dernier trip #sayYEStoTXtour 2016 et ce dernier n’a fait que de nous ouvrir l’appétit. Carole c’est donc remis à faire « Tourner le Globe » en ajoutant quelques critères comme : pas cher, vols directs et surtout avec du soleil. Son investigation l’a petit à petit fait pointer du doigt la Californie, plus précisément Los Angeles. Nous y sommes déjà allé en 2007 pour assister au Festival Coachella. À cette période nous étions plus en mode « Party » et les seules choses que nous y avons vu ont été la jeunesse hype de la région regroupée dans des parcs à bière ultra sécurisés, beaucoup de prestations dont celles de Justice, Soulwax, CSS et bien sur l’aéroport. Impossible de rester avec cet arrière-goût de lendemains de brosse sur le bord des lèvres qui datent de dix ans. Il nous faut donc y retourner pour étoffer notre sac de cartes postales mémorielles avec de nouvelles expériences que l’on n’aura pas de mal à se rappeler cette fois-ci.

C’est désormais devenus un automatisme quand on part en voyage. Nous les organisons de sorte que nos découvertes soit rythmées avec nos activités sportives que sont le vélo et la course à pied. Cette fois encore, nous avons choisi de visiter plusieurs places et dès notre arrivé sur LA, nous avons pris la direction du Joshua Tree National Park.

La vue au sommet de Ryan Mountain d’où l’on peut voir le Mont San Gorgonio.

La vue au sommet de Ryan Mountain d’où l’on peut voir le Mont San Gorgonio.


Joshua Tree National Park

Tracés Strava : Barker Dam Nature Trail / Lucky Boy TrailCholla Garden CactusMastodonte Loop TrailLost Palms Oasis TrailRyan MountainKeys View

C'est seulement à quelques kilomètres de Los Angeles que le Désert de Mojave et celui du Colorado se rencontrent. Ils sont facilement identifiables grâce à leur végétation bien spécifique. Les signes du premier désert se trouve dans les hautes altitudes et c'est le royaume du Yucca Brevifolia, plus communément connu sous le nom de Joshua Tree. Son aspect est vraiment bien particulier et il peut atteindre de plus d'une dizaine de mètres de haut. Il doit son nom actuel à une bande d'illuminés qui passaient par là au milieu du 19ème siècle et qui ont cru voir en lui un être mystique et spirituel levant les bras en direction d'une quelconque terre promise. Ils lui ont donc donné le nom de leur guru, Joshua. Le pauvre, il devait donc avoir une tête d'Agavacée. L'âge d'un Joshua Tree est difficilement calculable car il est constitué de très nombreuses petites fibres, à la différence des arbres qui possèdent des cernes. Malgré tout ça, il a été observé qu'il pouvait vivre plus de 200ans. Ce n’est quand même pas rien.

Les signes du second désert se situe aux pieds des montagnes, entre le niveau de la mer et neuf cent mètres d’altitude. C’est dans cette zone que se situe Park Boulvard et Pinto Basin, les deux principales routes qui relient les deux entrées du nord à celle du sud, desquelles on peut facilement apercevoir la végétation composée de Senegalia Greggii, d’Ocotillo, de Parkinsonnia Microphylla et du très charismatique Cylindropuntia Fulgida. D’autres petites routes adjacentes aux principales, mènent à des points chauds comme l’étonnant Cholla Cactus Garden, la paisible Mastodon Peak Trail ou encore la fabuleuse Lost Palms Oasis Trail qui comme son nom l’indique, donne accès à un Oasis de palmiers géants regroupés dans un ravin. On peut également prendre 1600m d’altitude en grimpant sur la Ryan Mounntain ou tenter d’apercevoir la faille de San Andreas depuis le Keys View.

Sur le sentier de Ryan Mountain d’où l’on aperçoit en contrebas Park Boulevard, le Hall of Horrors Area et un peu plus loin le Hidden Valley Campground.

Sur le sentier de Ryan Mountain d’où l’on aperçoit en contrebas Park Boulevard, le Hall of Horrors Area et un peu plus loin le Hidden Valley Campground.

C’est donc dans cet incroyable décor que nous avons passé les quatre premiers jours de ce voyage. Notre point de chute se trouvait dans la ville de Yucca Valley, à une vingtaine de kilomètres de l’entrée ouest du parc. Dans un petit bungalow en béton très minimaliste avec toutes les commodités facilement accessibles en voiture : les services du Natural Sisters Café et du Joshua Tree Health Foods nous ont apporté l’assurance d’une bonne alimentation pour nos excursions dans le parc et nos fins de journée à regarder le spectacle du coucher de soleil assis sur le perron du bungalow. Totalement déconnecté, mais avec le confort nécessaire pour apprécier chaque instant.

C’est la veille au soir que nous décidions du contenu de la journée à venir en consultant les guides touristiques présent dans le AirBnB et autres cartes topographiques de la région. Toutes les places à voir dans le parc sont accessibles via les deux accès principaux et les petites routes adjacentes. Il est donc facile d’en visiter plusieurs le même jour, suivant votre forme physique bien sûr. C’est en consultant les détails spécifiques de chacune d’elles que nous décidions si nous les faisions en course à pied, à la marche ou en vélo, sans oublier l’heure du lunch et de la route à effectuer pour le retour au bungalow.

Le Cholla Garden Cactus est un arrêt facile d’accès en voiture est obligatoire car plutôt étonnant. C’est une petite zone où pousse en très grande quantité un cactus au nom super funky, l’Opuntia Fulgida. Au départ de la boucle très balisée qui fait quelques centaines de mètres, il est bien spécifié de ne pas toucher l’hôte de ces lieux et juste quelques mètres suffisent pour en comprendre la raison. Un coup de vent ou un moment d’inattention sur où l’on pose les pieds et vous voilà recouvert de bouts de cactus très piquants et assez difficiles à retirer. Malgré tout, nous nous sommes vite fait hypnotiser par l’endroit et sommes un peu sortis du parcours pour avoir d’autres angles de vues sur le Pinto Basin et trouver un endroit pour dévorer notre lunch. Après ce moment de zénitude, nous avons enfourché nos vélos pour faire un petit aller/retour jusqu’à Stirrup Tank Road histoire de s’activer les jambes et c’est à notre retour, sur le stationnement du Cholla Garden Cactus que nous avons croisé la route de Scott Zimmer.

C’est l’équipement sur son vélo qui nous attiré l’œil en premier et nous avons commencé à jaser sur son aventure. Voici un récapitulatif de son petit voyage de plus de mille trois cent kilomètres : Google Maps

I started by taking a train from Oregon, where I live, to Oakland. I left Oakland on January 4th and biked down the coast to LA through Big Sur. That took 7 days of biking, plus a weekend of rest and waiting for the rain to pass at a friend's house in San Luis Obispo. There were a lot of landslides in Big Sur from all of the rain, so I was lucky to even make it through that way! I had a few things to do in LA, and was staying at a friend's apartment, so I didn't start biking again until January 24th. From LA I biked through Temecula, to Anza Borrego State Park, to the Salton Sea, to Joshua Tree. That took 5 days, and I think I saw you guys on Saturday the 28th. I returned to LA after that, and just took the train back to Oregon. So overall I biked something like 800 or 850 miles over about two weeks of biking, plus rest and seeing friends. ”

Scott Zimmer et son vélo sur le stationnement du Cholla Garden Cactus.

Scott Zimmer et son vélo sur le stationnement du Cholla Garden Cactus.

Notre marche vers les Lost Palms Oasis est à mon sens la plus exotique de notre petit séjour dans le parc. C’est une balade de douze kilomètres vers le sud-est à travers un désert de broussailles, de Chollas, de Yuccas, et d’Ocotillos éparpillées sur de petites collines et dans des crevasses. Le point de départ, le stationnement des voitures se trouve à 900m d’altitude et le point point le plus haut du sentier est à 1050m, donc pas énormément de dénivelé et le tout peu se faire en courant sans trop de soucis. Les différents paysages du parcours sont magnifiques car totalement à l’opposés du lieu d’où l’on vient, un Québec englouti par l’hiver. Alors on prend notre temps et on observe chaque roche, chaque plante, chaque caillou… C’est au bout une heure et demi que l’on commence à redescendre jusqu’a atteindre quasiment le même niveau que notre point de départ. C’est là, au fond d’un canyon que se trouve une vingtaine de Washingtonia Robusta dont le tronc de certain est entièrement recouvert de feuilles mortes. Ce qui leur donne un aspect massif. Petit clin d’oeil sur le chemin du retour, c’est ce genre de situation qui nous fait souvent dire “shit… le monde est petit”... Nous croisons un couple de personne pas vraiment équipé comme ils le devraient sur ce type de sentier. C’est à dire avec très peu d’eau et quelques collations transportés dans un simple sac plastique d’épicerie. Mais là où cela devient assez intéressant, c’est que l’homme porte une casquette d’une créatrice basée à Los Angeles que Carole et moi aimons et que nous avions d’ailleurs planifié de visiter durant la deuxième partie de notre voyage. Bref, en déclarant à ce monsieur que nous aimions sa casquette et le travail de Mokuyobi, il se met à rire pour finalement nous annoncer que c’est sa fille qui est à l’origine de ce projet… Jeez, les quelques secondes de silence qui suivirent avait un goût d'irréel. Donc, ayant toujours mon appareil photo avec moi nous avions décidé d'immortaliser cet instant en faisant une photo ensemble, là, au milieu de nulle part dans l’optique de la faire voir à sa fille quand nous serions sur LA. Il y avait combien de probabilité que cela arrive...

…avec les parents de Julie Pinzur la créatrice de Mokuyobi sur le sentier des Lost Palms Oasis.

…avec les parents de Julie Pinzur la créatrice de Mokuyobi sur le sentier des Lost Palms Oasis.

Facilement accessible en voiture via Park Boulevard, nous sommes également allé marcher sur la Ryan Mountain qui culmine à plus de 1650 mètre et qui propose une très belle vue sur la partie ouest du parc. Pour se rendre au sommet, c’est une balade de trois kilomètres qui peut se faire en moins de trente minutes. Par la suite nous avons sauté sur nos vélos pour nous rendre à Keys View. C’est une ride de treize kilomètres qui nous a mené à un belvédère orienté sud/ouest à partir duquel on peut apercevoir Palm Springs et deviner un bout de la faille de San Andréas. Mais on ne s’y pas trop attardé. C’est bien connue, tout ce qui monte... Comme pour les treize kilomètres allé, ceux du retour vers le stationnement de Ryan Mountain se sont fait sur Key Views Road, une belle route sans aucuns nids de poule et quasiment en ligne droite. Carole et moi avons savouré au maximum de cette descente, la truffe dans le vent et les yeux bien ouvert. On s'est arrêté à plusieurs reprises pour observer le paysage, saturé par les merveilleux Joshua Tree et autres broussailles qui longent la route. Ces instants dans le parc ont été les derniers. Car la mission du lendemain était de reprendre la route en direction de Los Angeles.

À suivre...